L’événement permet de créer un intérêt là ou à priori il n’y en aurait pas, c’est une intrusion dans le quotidien. Il peut s’inscrire sur le trajet des citadins, s’immisçant dans leurs activités individualistes. Pause ludique, bouffée d’air et de rire ou perte de temps et énervement, impassibilité ou intrigue, les réactions peuvent être de nature différente, aussi singulière que chaque personne est unique. Si l’intérêt susciter naît grâce à la ponctualité et à l’éphémère de l’événement, comment serait-il possible de créer de l’événement quotidiennement ?

Ou bien comment créer de l’intérêt sans événement ? 

Une des réponses pourrait être de passer de la consommation, du spectacle ; à l’action, à la participation et à l’implication. La notion d’engagement devient centrale. Si je m’engage à participer, je prends part à l’action, à « l’événement » qu’il soit éphémère ou qu’il s’inscrive dans la durée. Dans ce cas qu’est-ce qui pourrait permettre une réelle implication ? 

En étudiant les associations existantes on se rend compte que les activités de groupe où il y a un intérêt partagé sont souvent de l’ordre des loisirs et du plaisir. (Pourrait-on aller jusqu’à dire du profit, de l’intérêt ?) Dans ce cas l’usager reste consommateur d’une activité. Pour qu’il devienne praticien il faudrait qu’il devienne acteur. Cela peut se traduire par l’effort. Il semble que l’effort et l’action procurent plus de satisfaction que la consommation et la passivité. Si je participe et que je prends part à l’action en réponse à un besoin, ma satisfaction sera d’autant plus comblée que l’action aura été un plaisirs. 

Dans une action collective, l’intelligence de chacun complète celle de l’autre. Dans une situation donnée le vécu de chacun permettra d’apporter des solutions aux besoins de tous. L’altruisme entre aussi en jeux puisque je satisfais un besoin personnelle mais je contribue aussi à répondre aux besoins des autres, du collectif. 

Pourquoi rester seul chez moi alors que je pourrais être dehors avec les autres. C’est par la relation à l’autre que l’on se construit que notre relation au monde s’établi. Mon dispositif devrait s’inscrire dans le quotidien et donc être au plus proche des besoins quotidiens. 

Le rôle des espaces temporaires :

L’éphémère permet de tester une idée dans un lieu en déjouant les interdits culturels et réglementaires. Activer des programmes éphémères pluriels insufflerait de la vitalité et de nouveaux fonctionnements urbains. On ne peut pas impliquer la population sans éveiller son désir. C’est à ce moment là que le public s’associe, réagit, devient acteur de ses désirs. 

Matérialiser la sociabilité : 

Déterminer les fonctions de l’objet : 

L’objet peut être purement fonctionnel. Il répond donc à un besoin matériel remplissant une fonction. Je veux couper mes courgettes, il me faut donc un couteau qui coupe (bien de préférence). La fluidité et la facilité d’utilisation sont ici déterminantes ; de même que la compréhension de l’utilisation. C’est cette fluidité et cette facilité qui me rendent l’utilisation agréable de l’objet. Si la gestuelle est devenue une habitude, alors je pratique vraiment mon objet. 

Il y a les objets transitionnels : Marqueurs d’une étape de notre vie, nous permettant d’assouvir un désir, de répondre à une pulsion, de nous rassurer, finalement de matérialiser nos maux. L’objet peut être un prétexte : Prétexte à engager une discussion, à faire telle ou telle action. Prétexte à entretenir un lien entre les individus. 

La construction du social par les objets : pour qu’il y ai communication entre les individus, il doit y avoir un objet. Cet objet est souvent le langage, mais il pourrait aussi se matérialiser. Pourrait-t-on matérialiser le langage ? Appuyer ou faciliter la communication par l’intermédiaire d’objets ? La peur de l’autre nous enferme dans l’individualisme, dans un monde du chacun pour soi. Comment faciliter la mise en dialogue ? Si tu me prêtes un objet, j’ai un prétexte pour engager la conversation. Finalement se rendre service c’est aussi entretenir un lien, un prétexte à discussion, à échange.